Depuis 2019, la durée d’affiliation minimum pour ouvrir des droits à l’assurance chômage est fixée à six mois de travail sur les 24 derniers mois, mais la prise en compte des périodes d’activité partielle ou de maladie complique souvent le calcul. Dans certains cas, deux contrats courts non-consécutifs peuvent suffire à remplir la condition, alors qu’un seul contrat long comportant une interruption supérieure à une semaine peut la remettre en cause.Le montant de l’allocation dépend à la fois du salaire journalier de référence et du nombre de jours travaillés, mais des règles spécifiques s’appliquent selon le type de contrat ou la saisonnalité de l’emploi. Les allocations ne sont jamais calculées sur la seule base du dernier salaire, contrairement à une croyance répandue.
Comprendre les critères d’éligibilité à l’assurance chômage
Accéder à l’assurance chômage nécessite de répondre à plusieurs exigences précises. Première condition qui ne souffre pas d’exceptions : l’emploi doit avoir été perdu de manière non volontaire. Inutile d’espérer une indemnisation en cas de démission, sauf situations très encadrées. Licenciement, fin de CDD, rupture conventionnelle : ces situations ouvrent la porte aux droits. L’inscription auprès de France Travail est impérative ; c’est le passage obligé pour activer le dispositif.
Le seuil d’accès se situe à 122 jours ou 610 heures de travail au cours des 28 derniers mois. À partir de 53 ans, le délai s’étend à 36 mois. Peu importe la nature des contrats, chaque fragment d’activité, mission éphémère comme emploi à temps partiel, compte du moment que des cotisations chômage ont été versées. Toute activité non déclarée reste invisible pour l’administration. Elle ne pèse donc rien dans la balance des droits.
Périmètre et spécificités
Quelques points demandent une attention particulière pour ne pas tomber dans un piège administratif :
- Le contrat de travail doit prendre fin en France ou, à titre exceptionnel, dans un autre pays européen sous certaines conditions précises.
- Lorsque maladie, maternité ou activité partielle interrompent l’activité, la période de référence s’ajuste : ces interruptions valablement justifiées repoussent la borne sans réduire les droits.
- La disponibilité pour travailler et la preuve d’une recherche réelle d’emploi sont systématiquement contrôlées.
S’agissant de la rémunération, seuls les salaires bruts ayant donné lieu à cotisation chômage entrent en compte : primes, heures supplémentaires oui ; indemnités de licenciement ou de rupture conventionnelle, non. La solidité des dossiers (fiches de paie, attestations employeur) conditionne l’accès aux allocations et à leur durée.
Quels éléments influencent le montant de l’indemnité chômage ?
L’allocation chômage se calcule sur le salaire journalier de référence (SJR) : il s’agit du total des salaires bruts sur les 24 ou 36 derniers mois, divisé par le nombre de jours calendaires couverts par les contrats. Chaque euro versé et déclaré entre dans l’opération, sauf indemnités de licenciement, de rupture conventionnelle, de congés payés, de préavis ou de précarité, toujours écartées du calcul.
Deux formules entrent en concurrence pour fixer l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) :
- Soit 40,4 % du SJR, augmenté d’un forfait de 13,18 €
- Soit 57 % du SJR
On garde la plus favorable des deux pour le demandeur. Par ailleurs, un montant minimal est garanti (32,13 € par jour à compter du 1er juillet 2025), tandis qu’un plafond empêche le versement de sommes supérieures à 294,21 € par jour brut, ou à 75 % (parfois 70 %) du SJR selon la période.
L’allocation brute se voit ensuite amputée de plusieurs prélèvements : CSG, CRDS, contribution retraite complémentaire, parfois cotisation sécurité sociale dans certains territoires. Autre variable de taille : la dégressivité. Pour les SJR supérieurs à 159,68 € par jour, l’allocation baisse de 30 % au bout de six mois, sauf à partir de 55 ans (ou 57 ans avant avril 2025), âge à partir duquel la dégressivité ne s’applique pas.
Si la période de référence est marquée par la maladie, une maternité ou une activité partielle, l’administration reconstitue le salaire pour cette période d’absence, afin d’éviter toute pénalisation injuste. Cependant, la seule rémunération soumise à cotisation fait foi.
Étapes et méthode détaillée pour calculer ses droits
Détermination du salaire journalier de référence (SJR)
Première étape concrète : additionner l’ensemble des salaires bruts perçus au cours de la période de référence, soit 24 mois pour les moins de 53 ans, 36 mois au-delà. On ne retient que les sommes ayant donné lieu à cotisation chômage. Les indemnités de fin de contrat ou primes de précarité ne sont pas concernées. Divisez par le nombre de jours calendaires couverts : c’est votre SJR, la base pour le calcul.
Application de la formule de calcul de l’allocation
Ensuite, appliquez ces deux formules :
- 57 % du SJR
- ou 40,4 % du SJR majoré de 13,18 €
Le montant le plus élevé est retenu. Un rapide contrôle s’impose pour vérifier que le résultat dépasse le seuil minimal (32,13 €) et reste sous le plafond fixé (294,21 € ou 75 % du SJR selon le cas). Depuis avril 2025, l’allocation s’établit sur une base fixe de 30 jours par mois.
Retenues sociales et précisions
Ces sommes ne sont perçues en totalité qu’après application des contributions sociales. Dès que le montant le permet, CSG, CRDS et cotisation pour la retraite complémentaire sont déduites. Une actualisation annuelle a lieu chaque 1er juillet. Et en présence d’interruptions (maladie, maternité, chômage partiel), une reconstitution salariale préserve le montant du SJR pour ne pas fragiliser les droits suite à un accident de parcours.
Cas particuliers : contrats courts, temps partiel et situations spécifiques
Loin de n’être adapté qu’aux carrières continues, le calcul de l’assurance chômage s’ajuste sans cesse aux parcours fragmentés ou hachés.
Quand il s’agit de contrats courts, la logique de calcul reste la même. Le SJR tient compte de tous les salaires cotisés, rapportés au nombre de jours travaillés. En pratique, l’alternance de brèves missions, d’emplois multiples ou de pauses entre chaque CDD, crée de véritables puzzles contractuels. La règle prend ces situations en compte pour ne pas léser les candidats qui multiplient les démarches ou les petits boulots.
Concernant le temps partiel, le SJR s’adapte automatiquement au salaire réellement touché : aucune reconstitution à temps complet n’est prévue. La durée de l’indemnisation se réduit alors à hauteur du temps de travail. Si une personne passe du temps plein au temps partiel, tout est calculé au prorata des heures réalisées sur la période concernée.
En cas de congé maladie, maternité, ou période d’activité partielle, la reconstitution salariale s’applique pour protéger le niveau du SJR. D’autres formes de parcours, comme l’accès à un contrat de sécurisation professionnelle (CSP), relèvent de dispositifs spécifiques donnant lieu à une allocation particulière et à un accompagnement adapté. L’ensemble vise à ne pas exclure ceux dont l’histoire professionnelle ne rentre dans aucune case.
Ce dispositif ne laisse rien au hasard. Chaque règle, chaque modalité traduit un équilibre entre protection des individus et capacité d’adaptation au marché du travail. Mieux vaut surveiller chaque pièce de son parcours, car un simple oubli peut tout bouleverser. Un jour, chacun peut se retrouver à traquer tous les jours travaillés pour défendre ses droits : cette mécanique donne tout son poids au moindre détail.


